M. Hervé Lebarque, proviseur du lycée Pierre Corneille, à Rouen

Entretien avec le proviseur du lycée Pierre Corneille à Rouen

La coopération franco-norvégienne dans le domaine de l’éducation fête ses 100 ans. Depuis la fondation de la première section norvégienne au lycée Pierre Corneille à Rouen en 1918, deux autres ont été établies aux lycées Alain Chartier, à Bayeux en 1979, et Edouard Herriot, à Lyon en 1989. À l’occasion du centenaire de cette coopération, nous avons effectué un entretien avec le proviseur du lycée Corneille, à Rouen, M. Hervé Lebarque, qui occupe ce poste depuis septembre 2015.

Pourriez-vous nous éclairer sur votre rôle, en tant que proviseur d’un lycée qui accueille en son sein une section norvégienne ?

C’est d’abord un grand honneur. Nous essayons d’être attentifs aux besoins des élèves qui arrivent, particulièrement ceux qui arrivent en première année. Cela veut dire aussi des échanges étroits et nourris avec la responsable de la section norvégienne.

 

Comment la première section norvégienne a-t-elle été établie en Normandie ?

Ce que j’ai entendu, c’est que, en 1918, donc au lendemain de la première guerre mondiale, il y avait ce projet de créer une section pour les élèves norvégiens, ici, en France, et que dans un premier temps, le projet qui avait été envisagé était au Havre. Et puis cela n’a pas pu se faire au Havre, et c’est donc finalement Rouen qui a été sollicité. Il y avait donc l’idée de créer des liens étroits avec la Normandie, avec ses ports et ses échanges maritimes, à l’origine de la création de cette section norvégienne.

 

Combien de lycéens sont scolarisés en section norvégienne ?

Chaque année, 8 nouveaux élèves arrivent en seconde, et à la rentrée prochaine, il y aura 5 filles et 3 garçons. Il y a manifestement un engouement plus important maintenant chez les filles que chez les garçons, alors qu’historiquement la section de Rouen était uniquement masculine. La première année, ils sont hébergés à l’internat du lycée, avec leurs camarades étudiant en classes préparatoires. Une fois en première, puis en terminale, ils sont hébergés dans des appartements loués dans le centre-ville.

 

Quels sont les bénéfices pour les élèves de cette section norvégienne ?

Les anciens élèves disent que l’apport du lycée Corneille est très important en terme de réflexion, d’enrichissement culturel et de méthodes de travail. De nombreux élèves réussissent souvent avec des mentions formidables, et ils poursuivent leur formation dans l’enseignement supérieur et dans les universités. Il y a également d’anciens élèves passés par la section norvégienne du lycée Corneille, qui ont occupé des postes prestigieux par la suite, comme l’actuel ambassadeur de Norvège en Israël.

 

Pensez-vous que les élèves français profitent de cette présence des Norvégiens ?

Tout d’abord, il faut dire que nous évitons de regrouper les Norvégiens ensemble, parce que la tentation serait sinon trop forte pour eux de parler norvégien. Donc, les élèves français, bien évidemment, s’enrichissent aussi au contact des élèves norvégiens. Ils apprennent des choses sur la Norvège, ses coutumes, son histoire, sa culture ainsi que sur la langue norvégienne. Avec la responsable de la section norvégienne, nous avons d’ailleurs organisé des cours de norvégien.

 

Comment allez-vous célébrer le centenaire de la section norvégienne au lycée ?

C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis de longs mois. Il y a ainsi un comité de pilotage, qui s’est d’ailleurs réuni pour la huitième fois le 8 juin dernier, et donc petit à petit nous préparons les festivités. Très concrètement, cela débutera le samedi 22 septembre.

Retrouvez la vidéo de l'entretien sur la chaîne Youtube de l'ambassade.