L'ONU estime que près de 170 millions de personnes auront besoin d'aide humanitaire en 2020. La pandémie de coronavirus aggrave une situation déjà difficile pour les populations des pays touchés par les crises et les conflits. Le nombre de personnes contaminées continue d’augmenter, tandis que les acteurs humanitaires sont confrontés à des défis majeurs en raison des restrictions imposées pour empêcher la propagation de l'infection.
« Les acteurs humanitaires opèrent dans des situations très exigeantes, et avec un risque pour leur propre sécurité, dans de nombreux pays. Ils font face à des obstacles physiques et bureaucratiques dans leur travail pour fournir une aide humanitaire aux plus vulnérables. La Norvège aborde cette situation difficile dans son dialogue avec les autorités et les autres acteurs », déclare la ministre norvégienne des Affaires étrangères Ine Eriksen Søreide.
Un accès sûr et sans obstacles pour les travailleurs humanitaires est un défi majeur dans des pays comme la Syrie, le Yémen et le Soudan du Sud. Ces pays ont en commun un grand besoin humanitaire, un grand besoin de protection des civils, une insécurité alimentaire généralisée et des conditions de travail très exigeantes pour les acteurs humanitaires. La Syrie, le Yémen et le Soudan du Sud figurent également parmi les pays qui reçoivent le plus d'aide humanitaire norvégienne cette année. Ainsi, l’aide pour la Syrie est de 900 millions NOK, tandis que, jusqu’à présent, 175 millions NOK ont été alloués aux efforts humanitaires pour le Yémen et 160 millions NOK pour le Soudan du Sud. L'argent est fourni via l'ONU, le mouvement de la Croix-Rouge et les organisations norvégiennes.
« Il est crucial que nous continuions à travailler aux défis qui persisteront ou s’intensifieront, relativement à cette pandémie de coronavirus. Par exemple en ce qui concerne le travail de protection contre la violence sexuelle et sexiste, et pour offrir une éducation aux enfants vulnérables. Des centaines de millions d'enfants ne sont plus scolarisés. Par conséquent, ce sont au moins 370 millions d'enfants qui sont privés de repas scolaires, dont leurs familles et eux-mêmes dépendent complètement », ajoute la ministre des Affaires étrangères.
Dans ces pays où les enfants sont désormais privés de repas scolaires, le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) travaille avec les autorités et les partenaires pour trouver d'autres moyens de garantir que les enfants et leurs familles reçoivent les aliments nutritifs dont ils ont besoin.
La protection est une priorité particulière dans les efforts humanitaires de la Norvège. La Norvège apportera ainsi en 2020 un soutien d’environ 325 millions NOK aux efforts de protection contre la violence sexuelle et sexiste, et un soutien d’environ 300 millions NOK à la protection des civils contre les mines et autres explosifs.
« En ces temps exigeants, nous accordons la plus grande importance au dialogue étroit que nous entretenons avec nos partenaires. Ces dernières semaines, j'ai eu plusieurs conversations fructueuses avec les dirigeants des organisations humanitaires norvégiennes et internationales. Il est important pour nous de comprendre les défis auxquels ils sont confrontés afin de pouvoir adapter l'aide humanitaire norvégienne », souligne la ministre des Affaires étrangères.
En plus de soutenir les efforts au niveau des pays, la Norvège soutient à la fois les initiatives thématiques, le mouvement de la Croix-Rouge ainsi que le travail des organisations des Nations Unies par le biais d'un soutien non affecté en particulier et qui peut être utilisé là où les besoins sont les plus grands. Par exemple, le PAM reçoit 300 millions NOK, tandis que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) reçoit 380 millions NOK pour l'aide humanitaire et la protection des réfugiés et des personnes déplacées internes.
Afin de répondre rapidement aux nouveaux besoins qui surviennent au cours de l'année, une part accrue du budget humanitaire est maintenue en réserve. Plusieurs situations nationales pourraient donc bénéficier d'un soutien supplémentaire au cours de l'année.
« Grâce à une grande flexibilité et à des fonds non alloués spécifiquement, nos partenaires ont la possibilité de prioriser les efforts, là où les besoins sont les plus importants. Le fait que nous versions les fonds si tôt dans l'année donne aux différents acteurs une grande prévisibilité et la possibilité de planifier leurs efforts », conclut Ine Eriksen Søreide.
Communiqué de presse du Ministère norvégien des Affaires étrangères daté du 24 avril 2020