Renouvellement de la résolution sur l'accès humanitaire en Syrie

« Je suis très heureuse que l'ONU puisse continuer à livrer de l'eau, de la nourriture, des médicaments et autres fournitures humanitaires, depuis la Turquie, dans le nord-ouest de la Syrie. Quelque 4,1 millions de personnes dans cette région dépendent de l'aide fournie dans le cadre de l'opération humanitaire transfrontalière des Nations unies », déclare la ministre norvégienne des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt.

Après des négociations difficiles menées par la Norvège et l'Irlande, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté aujourd'hui la résolution 2642, qui prolonge de six mois le mandat pour l’acheminement de l'aide transfrontalière en Syrie. La résolution donne à l'ONU mandat pour continuer à diriger le travail de coordination de l'acheminement de l'aide humanitaire, via la frontière de la Turquie, pour les millions de personnes dans le besoin dans le nord-ouest de la Syrie.

« Nous aurions de loin préféré que le mandat de cette opération soit prolongé de douze mois, et nous regrettons profondément que la Russie ait opposé son veto à ce projet. Les organisations humanitaires ont besoin de davantage de certitude pour planifier et préparer leurs programmes, au bénéfice des personnes qui en ont le plus besoin. Et il devrait être évident que les besoins humanitaires ne cesseront pas dans les six prochains mois », déclare la ministre des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt.

Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le Conseil de sécurité est devenu plus divisé et polarisé. Vendredi dernier, la Russie a opposé son veto à un projet norvégo-irlandais de prolongation du mandat pour douze mois. La Norvège et l'Irlande ont depuis travaillé intensément pour trouver un compromis, et y sont parvenues, un jour après l'expiration du mandat précédent, ce dimanche 10 juillet. La résolution 2462 a été adoptée par 12 voix pour et trois abstentions.

En tant que co-porte-plumes sur le dossier humanitaire syrien, la Norvège et l'Irlande ont une responsabilité particulière au sein du Conseil de sécurité pour le suivi de la situation humanitaire en Syrie. Cela inclut la conduite des négociations sur l'extension du mandat pour l'accès humanitaire transfrontalier en Syrie. Au cours de la période précédant la réunion du Conseil de sécurité ce mardi 12 juillet, la Norvège et l'Irlande ont été en contact étroit avec les autres membres du Conseil, les principales parties prenantes régionales, les Nations unies et les organisations humanitaires.

L'adoption de la résolution 2462 garantit la poursuite de l'acheminement de l'aide humanitaire de la Turquie vers le nord-ouest de la Syrie jusqu'au 10 janvier 2023, avec l'intention de la prolonger de six mois supplémentaires. Cette prolongation supplémentaire nécessitera une résolution distincte du Conseil de sécurité en janvier.

Visite de la zone frontalière

Le 15 juin 2022, les ministres norvégien et irlandais des Affaires étrangères ont visité l'opération humanitaire des Nations unies à Hatay, du côté turc de la frontière avec la Syrie. En moyenne, 800 camions transportant de l’aide humanitaire se rendent chaque mois dans le nord-ouest de la Syrie, via le poste frontière de Cilvegözü/Bab al-Hawa. 

« Il est déchirant d’entendre quelle est la situation humanitaire désastreuse et l'incertitude dans laquelle vivent les habitants du nord-ouest de la Syrie. Les enfants n'ont pas accès à l'école et sont sous-alimentés. Le travail effectué par l'ONU et les organisations humanitaires est crucial et permet de sauver des vies », poursuit Mme Huitfeldt.

Depuis le début de la guerre en 2011, la Norvège est l'un des principaux donateurs de l'ONU, et d'autres organisations humanitaires travaillent pour améliorer la situation des personnes touchées par la crise en Syrie. En plus de promouvoir l'aide et l'accès humanitaires, la Norvège soutient également le travail effectué par l'envoyé spécial de l'ONU et les efforts visant à trouver une solution politique au conflit syrien.

« L'absence de solution politique à la crise en Syrie est la principale raison pour laquelle les besoins humanitaires continuent d'augmenter. Cette situation humanitaire difficile constitue un terreau potentiel pour l'extrémisme et le recrutement de terroristes », ajoute Mme Huitfeldt.

Dans les situations de conflit, tous les civils ont droit à une aide humanitaire et à une protection. La Norvège considère qu'il est particulièrement important d'empêcher la politisation de l'aide humanitaire. Il y a actuellement très peu de livraisons d'aide humanitaire depuis les zones contrôlées par le gouvernement vers le nord-ouest de la Syrie, où vivent 2,7 millions de personnes déplacées internes.

« Il incombe à la communauté internationale de veiller à ce que l'aide humanitaire parvienne également aux personnes vivant dans les zones qui ne sont pas sous le contrôle du gouvernement. La situation sécuritaire dans cette zone est très instable. Il est essentiel que les Nations unies et les autres organisations humanitaires soient en mesure de fournir une assistance aux personnes qui sont dans le besoin en raison du conflit », conclut Mme Huitfeldt. « Il est également important que la résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies encourage davantage l’aide au relèvement rapide également dans d'autres régions de Syrie, ceci en fonction des besoins. »

 

La situation dans le nord-ouest de la Syrie

  • Sur un total de 4,4 millions de personnes vivant dans le nord-ouest de la Syrie, quelque 4,1 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire – soit 700 000 personnes de plus qu'en 2021.
  • 80 % des personnes recevant une aide dans le cadre de l'opération humanitaire transfrontalière sont des femmes et des enfants.
  • 1 enfant sur 3 de moins de cinq ans est sous-alimenté.
  • En moyenne, 800 camions transportant de l’aide humanitaire traversent la frontière depuis la Turquie chaque mois.

 

La situation humanitaire en Syrie

  • 6 millions de Syriens ont besoin d'aide humanitaire - sur une population totale de 17,5 millions de personnes.
  • 7 millions de personnes sont des déplacées internes.
  • 7 millions de personnes ont fui la Syrie vers les pays voisins.
  • 90 % de la population vit sous le seuil de pauvreté défini par les Nations unies.