Nouvelle stratégie pour la promotion de la liberté d'expression dans la politique étrangère et la politique de développement

« La liberté d'expression est l'un des droits les plus importants dont nous disposons dans les sociétés ouvertes et démocratiques. Défendre la liberté d'expression signifie défendre le droit de tous les individus à exprimer leurs opinions et à participer à la société sur un pied d'égalité. La liberté d'expression est également une condition préalable au respect des autres droits de l'homme », déclare la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide.

La liberté d'expression et la liberté de la presse sont soumises à des pressions depuis longtemps dans de nombreux pays, y compris en Europe. La pandémie de COVID-19 a exacerbé cette tendance. Certains pays ont introduit des restrictions formelles qui limitent la liberté d'expression et la liberté de la presse, et il y a également eu des attaques directes contre les journalistes et les médias, les défenseurs des droits de l'homme, les artistes et d'autres personnes, visant à faire taire les voix critiques. Au cours des dernières années, près de deux fois plus de pays se sont éloignés de la démocratie, au lieu de s'en rapprocher.

Ce mardi 29 juillet, la ministre des Affaires étrangères a présenté la nouvelle stratégie de la Norvège pour promouvoir la liberté d’expression dans la politique étrangère et la politique de développement. Cette stratégie définit les principales priorités des efforts internationaux de la Norvège pour promouvoir la liberté d'expression et la liberté, la diversité et l'indépendance des médias. La stratégie décrit également la façon dont la Norvège s'efforcera de promouvoir la liberté d'expression au sein des Nations Unies et des organisations régionales, en apportant son soutien à la société civile et en dialoguant avec les gouvernements des autres pays.

« La liberté de la presse et la sécurité des journalistes resteront des priorités importantes pour nous dans les années à venir. Les journalistes et les médias en général sont soumis à de fortes pressions dans de nombreux pays, y compris en Europe. L'utilisation croissante des plateformes numériques pour la communication et le partage d'informations a entraîné une augmentation des menaces et des attaques contre les journalistes. Les femmes journalistes et les personnes qui travaillent pour les médias sont particulièrement vulnérables à la violence en ligne. La violence et les abus en ligne constituent une atteinte grave à la liberté d'expression et une menace pour l'égalité des sexes dans les médias », poursuit Mme Eriksen Søreide.

Selon un document de travail de l'UNESCO sur les tendances mondiales de la violence en ligne à l'encontre des femmes journalistes, près de trois femmes journalistes sur quatre ont subi des violences en ligne. La discrimination sexuelle et la misogynie, combinées au racisme, au sectarisme religieux, à l'homophobie et à la transphobie, comptent parmi les facteurs qui conduisent aux attaques les plus graves. Dans un cas sur cinq, la violence en ligne était liée à des attaques ou à des abus physiques.

« Le harcèlement sexuel, les discours haineux et les abus en ligne ont tendance à toucher davantage les femmes et les filles que les hommes et les garçons. Ce type d'abus suscite la peur, conduit à l'autocensure, et constitue un obstacle majeur à la liberté d'expression et à la participation égale des femmes et des filles. Nous nous efforcerons de lutter contre la violence en ligne et, dans le même temps, d'améliorer les compétences numériques des filles, des femmes et des autres groupes vulnérables », ajoute pour sa part le ministre du Développement international, Dag-Inge Ulstein.

Les médias numériques et les plateformes de communication ont permis à de nombreuses personnes d'accéder plus facilement à l'information et de participer au débat public. Toutefois, dans les pays en développement, seule la moitié environ de la population a accès à Internet, et il existe des différences importantes entre les hommes et les femmes, notamment en Afrique et dans les pays les moins développés, en ce qui concerne l'accès à Internet et son utilisation. Faire en sorte que chacun ait accès à Internet et dispose de compétences numériques adéquates est un objectif important du développement inclusif et démocratique.

Les campagnes de désinformation et de propagande alimentent l'intolérance et la haine et sapent la confiance du public dans les processus et institutions démocratiques. La Norvège s'efforcera de renforcer la coopération internationale entre les gouvernements, les entreprises technologiques, la société civile et les institutions médiatiques afin de préserver la liberté d'expression sur les plateformes numériques et autres canaux de communication. Il s'agit notamment de promouvoir la transparence et la responsabilité en ce qui concerne les processus de modération des contenus sur les grandes plateformes de médias sociaux, ainsi que d'autres mesures visant à contrer la désinformation, les discours de haine, la violence et la censure en ligne. Une coopération plus étroite entre les médias sociaux et les services indépendants d'information et de vérification des faits est également importante pour garantir que le public ait accès à des nouvelles et à des informations fiables provenant de sources dignes de confiance. 

Les autorités nationales sont responsables de la sauvegarde de la liberté d'expression et de l'accès à l’information publique. L'accès à Internet et aux services numériques est particulièrement important dans les situations critiques où il est difficile pour les gens de se rassembler, comme nous l'avons vu durant la pandémie de COVID-19. Malgré cela, les gouvernements de nombreux pays cherchent à restreindre l'accès aux services numériques et aux médias d'information, et utilisent de façon abusive la législation antiterroriste et les lois sur le blasphème pour restreindre la liberté d'expression et la liberté de la presse.

La censure d'État et la modération des contenus sur les plateformes de médias sociaux ont également un impact sur la liberté d'expression artistique. Le cinéma, la littérature, la musique, la danse, le théâtre et les arts visuels sont autant de moyens importants permettant aux gens d'exprimer librement leur identité, leurs valeurs et leurs idées. Les artistes et autres acteurs du monde de la culture se retrouvent souvent en première ligne pour lutter contre l'injustice et l'oppression. 

« La liberté d'expression artistique est mise à mal dans de nombreux pays du monde. L'expression artistique est soumise à la censure, et les artistes et autres personnalités de la culture sont persécutés, détenus et poursuivis pour avoir critiqué les autorités ou pour avoir exprimé leurs opinions, leur foi ou leur culture. Nous nous efforcerons de sensibiliser le public à l'importance de la liberté artistique et nous efforcerons de renforcer la protection des artistes de tous horizons dans le monde entier », conclut Mme Eriksen Søreide. 


La nouvelle stratégie de la Norvège pour promouvoir la liberté d’expression dans la politique étrangère et la politique de développement.