Le Gouvernement lance un nouveau plan d'action pour la population LGBTQI+ et préconise l'interdiction des thérapies de conversion.

La Premier Ministre Erna Solberg, le ministre de la Culture et de l'Egalité Abid Raja, le ministre du Développement Dag Inge Ulstein et le ministre de la Santé Bent Høie ont présenté hier le nouveau plan d'action du Gouvernement pour promouvoir les droits des LGBTQI+, au niveau national et international.

La Norvège a parcouru un long chemin dans la reconnaissance des droits des LBGTQI, mais malgré des progrès importants, un certain nombre de défis demeurent dans de nombreux pays. Ce qui vaut aussi pour la Norvège. Personne ne devrait être victime de harcèlement et de violence en raison de son identité, que ce soit en ville ou à la campagne. Chacun devrait être en sécurité chez lui et pouvoir vivre ouvertement tel qu'il/elle est, LGBTQI ou non.

« Tant au niveau national qu'international, il est plus important que jamais de défendre les droits des LGBTQI. Nombre d'entre eux mènent une vie agréable, tandis que des défis importants altèrent les conditions de vie de plusieurs groupes. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement lance aujourd'hui 46 mesures visant à donner aux LGBTQI une vie meilleure », déclare la Première Ministre Erna Solberg.

Le Gouvernement veut contribuer à une société sûre pour tous, avec une plus grande ouverture sur la diversité des genres et des sexualités. Le Gouvernement veut également renforcer les efforts en faveur des droits, des conditions et de la qualité de vie des LGBTQI en Norvège. Il s'agit de considérer la personne dans son ensemble, avec toutes ses identités, à toutes les phases de la vie et dans tous les domaines de la société. La diversité de la population LGBTQI est grande, avec différents groupes et individus dans différentes situations de vie, et qui ont tous des besoins différents. Tous les LGBTQI doivent avoir les mêmes possibilités de participer à la société, sur un pied d'égalité avec tous les autres.

Treize ministres soutiennent le plan d'action, qui couvre des domaines clés de la société tels que la jeunesse et l'éducation, la santé et la sécurité, la vie professionnelle, les loisirs et les efforts internationaux.

« Nous nous sommes fixé trois objectifs pour ce travail : une plus grande ouverture sur la diversité des genres et des sexualités, une amélioration des conditions et de la qualité de vie des LGBTQI, un renforcement de la coopération avec la société civile et un renforcement de son soutien. Pour atteindre ces objectifs, nous disposons d'un total de 46 mesures dans cinq domaines d'action prioritaires », poursuit le ministre de la Culture et de l'Egalité, M. Raja.

Les cinq domaines d'action prioritaires sont les suivants :

  • l'amélioration des connaissances et de la recherche sur les LGBTQI en Norvège
  • une plus grande ouverture sur la diversité des genres et des sexualités, et l'égalité des services publics
  • l’égalité dans la vie professionnelle, des environnements et espaces publics sûrs
  • les thérapies de conversion
  • poursuivre le leadership à l’international

La thérapie de conversion est souvent désignée comme une action ou une pratique visant à faire changer, à renier ou à réprimer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre des personnes. La thérapie de conversion peut entraîner des conséquences graves, et priver les gens de leur liberté de vivre une vie pleine, bonne et assortie des mêmes droits. Le Gouvernement a donc défini cette question comme un domaine d'action à part entière, avec jusqu’à présent deux mesures mises en place. La première concerne une étude juridique sur la thérapie de conversion, qui a été lancée en 2020. Ce travail a abouti à une proposition de législation sur la thérapie de conversion, qui sera bientôt examinée par le Parlement.

La deuxième mesure du plan d'action est liée au développement des connaissances, qui contribuera à une législation et à des efforts efficaces. Grâce, entre autres, à la cartographie de l'expérience de la société civile en matière de thérapie de conversion en Norvège, nous savons déjà que cette thérapie existe bel et bien. Il est toutefois nécessaire d'en apprendre davantage sur ce sujet afin que nos efforts soient les plus conséquents. En 2021, la Bufdir lancera un projet de recherche sur la thérapie de conversion en Norvège, pour la période 2021-2022. Ces connaissances serviront de base pour envisager d'autres mesures visant la thérapie de conversion, que le Gouvernement suivra.

« Le Gouvernement enverra bientôt un mémorandum de consultation contenant un projet de loi contre la thérapie de conversion. Il s'agit d'une étape historique importante que je suis fier de soutenir. Une large consultation publique permettra d'élaborer le meilleur projet de loi possible pour le droit des LGBTQI à être eux-mêmes », conclut Abid Raja, ministre de la Culture et de l'Egalité.

Dans le cadre de l’élaboration du nouveau plan d'action, des réunions ont été organisées au niveau central et régional avec des organisations de la société civile et d'autres acteurs au niveau local, des forums de recherche et un groupe de référence composé de tout un éventail de personnes issues de la vie professionnelle. Un dialogue a également eu lieu avec le Parlement sami, qui a été consulté. Le plan d'action doit être dynamique et sera ajusté avec de nouvelles mesures au besoin, au fur et à mesure des nouvelles connaissances acquises.