Le dispositif Covax AMC entièrement financé

Le mécanisme de distribution mondial Covax AMC a atteint l'objectif de la collecte de fonds, avec 9,6 milliards de dollars récoltés. Cette somme permettra de garantir des vaccins à 30 % de la population des pays à revenu faible et intermédiaire.

« C’est une étape importante qui démontre qu'une distribution plus équitable est possible. Toutefois, l'objectif ne sera atteint que lorsque les gens auront été vaccinés et que les pays pauvres pourront également planifier leur réouverture », déclare le ministre de l'Aide au Développement, M. Dag-Inge Ulstein (Parti populaire chrétien).

Le mécanisme AMC Covax (la garantie de marché pour les vaccins contre la Covid-19 [Covid-19 Vaccines Advance Market Commitment]) vise à fournir 1,8 milliard de doses de vaccin à 92 pays à revenu faible ou intermédiaire d'ici 2022. Jusqu'à présent, le mécanisme a permis de distribuer 81 millions de vaccins dans 129 pays. Covax fait partie de la coalition ACT Accelerator (ACT-A) pour la réponse mondiale à la pandémie, dirigée par la Norvège et l'Afrique du Sud.

Pendant longtemps, les perspectives ne furent pas brillantes, tant en termes de financement que d'accès aux vaccins. Lors de la campagne de collecte de fonds du sommet Covax AMC "One World Protected", organisée par le Japon et l’Alliance pour les vaccins Gavi, un nouveau montant de 2,4 milliards de dollars US a été collecté auprès d'une quarantaine de pays, du secteur privé et des fondations.

« Il est possible de stopper la pandémie, mais il faut une volonté politique. Outre l'objectif financier qui est désormais atteint, la promesse américaine de donner 500 millions de doses du vaccin PfizerBioNTech sera une aide précieuse pour le partenariat Covax, qui distribue les vaccins aux pays pauvres. J'espère également que les pays du G7, lors du sommet de ce week-end, mobiliseront ensemble un milliard de doses de vaccin en faveur des pays à revenu faible ou intermédiaire », poursuit M. Ulstein.

La Norvège a également contribué à Covax AMC. La Norvège disposait de 1,9 million d'options de vaccins via le mécanisme de distribution de Covax – ce qui s’est traduit par le transfert de 1,7 million de vaccins à l'aide au développement. En outre, la contribution de la Norvège de 1,3 milliard de NOK permet à Covax AMC de fournir environ 25 millions de doses de vaccin aux pays à revenu faible ou intermédiaire. La Norvège, qui a été l'un des premiers pays à contribuer au mécanisme de distribution mondial, apportera également une contribution de cinq millions de vaccins excédentaires.

« Les annonces concernant les subventions et les dons de vaccins n’ont de valeur que si l'on constate que les vaccins sont effectivement distribués dans les pays à faible revenu. Malheureusement, les chiffres de la couverture vaccinale en Afrique sont un exemple inquiétant qui illustre l'urgence de la situation. Neuf pays africains sur dix n'atteindront pas l'objectif de vacciner 10 % de leur population d'ici septembre. Il y a encore des travailleurs de la santé et des personnes appartenant aux groupes à risque qui n'ont pas été vaccinés, et cela au moment même où les taux d'infection augmentent », ajoute M. Ulstein.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) signale que la tendance à l'infection est à la hausse dans dix pays africains. Jusqu'à présent, l'Afrique compte moins de 1% des 2,1 milliards de doses de vaccin administrées dans le monde. Moins de 2 % des 1,3 milliard d'habitants du continent ont ainsi été vaccinés.

« Malheureusement, nous constatons que de nombreux pays reçoivent des vaccins dont la date d’expiration est proche, et nous constatons aussi que nous manquons d'argent et de logistique pour assurer une vaccination rapide. Le scepticisme des populations à l'égard des vaccins a également été sous-estimé. Nous ne devons pas nous voiler la face : les vaccins sont la seule solution », affirme M. Ulstein.

Seul le mécanisme de vaccination Covax AMC est entièrement financé. Il manque encore 16,8 milliards de dollars pour financer la coalition ACT-A pour la réponse mondiale à la pandémie, qui, outre les vaccins, permettra aux pays à faible revenu d'avoir accès aux médicaments, aux tests et aux équipements de protection contre la Covid-19.

« La pandémie n'est absolument pas terminée. Pour beaucoup de gens, elle persistera probablement encore très longtemps, avec des conséquences sur la santé, les finances et la qualité de vie. Maintenant que nous, en Occident, voyons le début de la fin, une grande responsabilité nous incombe de veiller à ce que le reste du monde ait lui aussi rapidement accès à suffisamment de vaccins et de médicaments. Dans le cas contraire, la crise se poursuivra et nous reviendra probablement sous la forme de nouveaux variants du virus et d'une augmentation de la pauvreté dans le monde. Cela ne profiterait à personne », conclut M. Ulstein.