Lancement de la nouvelle stratégie pour le Sahel

La ministre des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide, et le ministre du Développement international, Dag-Inge Ulstein, ont lancé hier la nouvelle stratégie pour les efforts de la Norvège dans la région du Sahel. Le soutien à la société civile et les efforts visant à promouvoir la bonne gouvernance se voient accorder un rôle plus important. En outre, la Norvège continuera à soutenir la mission de MINUSMA des Nations Unies.

La Norvège mène une action globale au Sahel. La ceinture de pays au sud du Sahara est confrontée à des défis importants en matière de sécurité, de développement et de protection des civils. Le Gouvernement norvégien prévoit désormais d'accorder une plus grande attention à la bonne gouvernance, à la diplomatie de la paix et aux processus politiques inclusifs.

« La gouvernance politique d'un pays peut être l'une des causes profondes d'un conflit. Ces dernières années, nous en avons appris davantage sur le lien entre la gouvernance et le conflit au Sahel, et nous l’avons également mieux compris – c'est la raison pour laquelle la stratégie met davantage l'accent sur ce point », déclare la ministre des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide.

Il s'agit de la deuxième stratégie pour le Sahel présentée par le Gouvernement norvégien. La première avait été lancée en 2018. Avant cela, la Norvège avait commencé à intensifier ses efforts au Sahel en réponse aux tendances négatives en matière de sécurité dans la région, et en réponse au besoin croissant d'aide internationale. La rébellion touarègue de 2012 au Mali, avec la présence sans cesse croissante des groupes terroristes qui s’ensuivit dans la région, a représenté un tournant. Les efforts accrus et plus complexes de la Norvège ont rendu nécessaire de considérer les instruments politiques conjointement les uns avec les autres afin d'assurer la coordination des efforts politiques, militaires, humanitaires et de développement dans le même cadre global.

« En 2019, nous avons invité les parties impliquées dans l'accord de paix d'Alger pour le Mali à se rendre en Norvège, dans le cadre du Forum d'Oslo. Les parties elles-mêmes souhaitaient en savoir plus sur l'expérience de la Norvège en matière de décentralisation, de droits des minorités, de résolution pacifique des conflits et de participation des femmes à la société. Elles ont passé une semaine en Norvège et ont rencontré, entre autres, des représentants de diverses institutions samies, au Finnmark, dans le Grand Nord. Ce type de transfert de connaissances est très précieux », poursuit Mme Eriksen Søreide.

L'objectif est de faire en sorte que tous les instruments politiques, militaires, humanitaires et de développement visent les mêmes objectifs globaux.

« La nouvelle stratégie est encore plus axée sur la coordination entre l'action humanitaire, la coopération autour du développement et la consolidation de la paix », ajoute le ministre du Développement international, Dag-Inge Ulstein.

« Nous voulons tout particulièrement souligner l'importance de travailler à la promotion de la participation des femmes et à la promotion de l'égalité des sexes. Au Mali, un comité a été créé pour assurer le suivi de l'accord de paix d'Alger. Jusqu'à récemment, ce comité était composé uniquement d'hommes. Mais après que les parties se sont rendues en Norvège, des mesures ont été prises pour inclure des femmes dans ce forum politique important », conclut M. Ulstein.

L'aspect ‘’politique de sécurité’’ des efforts de la Norvège au Sahel reste inchangé. Outre sa participation avec du personnel militaire et un avion de transport, la Norvège a mis en place une équipe de police au sein de la mission MINUSMA des Nations Unies depuis l'année dernière. Cette équipe travaille en étroite collaboration avec la police nationale malienne, et lui dispense une formation aux techniques d'enquête, entre autres.