« La Banque mondiale est l'un de nos partenaires les plus importants dans le processus d'éradication de la pauvreté et de contribution à une croissance inclusive et durable. Cette année, naturellement, la pandémie de Covid-19 et la réponse de la Banque sont le thème principal de la réunion », déclare Ulstein.
La Banque mondiale est fortement impliquée pour contrecarrer le ralentissement économique mondial à venir, et elle a d’ores et déjà alloué 14 milliards de dollars pour un financement rapide pour lutter contre le Covid-19. Ce soutien financera à la fois des mesures sanitaires et des mesures qui soutiendront les économies vulnérables. Jusqu'en juin 2021, la Banque mondiale peut mobiliser au total 160 milliards de dollars pour l’assistance en prêts et dons.
« Je suis très heureux de la rapidité avec laquelle la Banque mondiale s’est engagée pour lutter contre les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie de Covid-19. Ce sont les pays les plus pauvres qui sont les plus sévèrement touchés. En solidarité avec ces pays, la Banque mondiale doit apporter sa contribution afin qu'ils soient mieux armés pour faire face à la pandémie. Nous devons éviter qu’une crise sanitaire aujourd’hui ne se transforme en famine et en crise sociale demain », ajoute le ministre du Développement.
De nombreux pays pauvres dans le monde ont contracté une dette élevée et ont une faible marge de manœuvre économique pour faire face à la pandémie avec leurs ressources propres. La Norvège soutient donc le moratoire sur la dette proposé pour les 76 pays les plus pauvres, comme convenu par les créanciers du Club de Paris et le G20.
« La Norvège est favorable à un effort commun pour que les pays les plus pauvres obtiennent un ajournement du paiement de leurs dettes, tant pour les intérêts que pour les versements. De cette façon, ils peuvent libérer des ressources pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Nous soutenons également le fait que la Banque mondiale envisage la possibilité de participer elle-même au moratoire. Cependant, si cela devait affecter la cote de crédit de la Banque et/ou sa capacité à fournir aux pays pauvres l'aide dont ils ont tant besoin, cela n'aurait guère de sens », explique Ulstein.
La Norvège envisage également de contribuer au Fonds fiduciaire d'assistance et de riposte aux catastrophes du FMI, qui offre un allégement de la dette aux pays les plus pauvres en couvrant leurs obligations de paiement envers le FMI alors qu'ils sont touchés par la pandémie.
Lors de la réunion, le ministre norvégien du Développement prononcera un discours au nom des pays nordiques et baltes. Outre la gestion de la pandémie du Covid-19, cette allocution abordera l'allégement de la dette, le climat, l'égalité des sexes et les États vulnérables.
« Dans mon allocution lors la réunion de printemps, au nom des pays nordiques et baltes, je souhaite exprimer ma déception que le projet de communiqué de la réunion n’est pas assez ambitieux en ce qui concerne la nécessité de lutter contre le changement climatique. Selon nous, il est absolument nécessaire que la Banque mondiale continue d'être fortement impliquée dans ce domaine, et également en ce qui concerne le financement de l'adaptation au changement climatique », conclut Ulstein.
Sur la Norvège et la Banque mondiale
La Norvège verse environ 3,1 milliards NOK par an pour contribuer aux travaux de la Banque mondiale pour la lutte contre la pauvreté et pour le développement. Sur ce montant, près d'1 milliard NOK va au Fonds pour les 76 pays les plus pauvres (IDA), qui est de loin le principal canal d'assistance multilatérale à ces pays. L'IDA accorde des prêts fortement subventionnés aux pays à faibles revenus, ainsi que des subventions aux pays les plus endettés parmi eux.
Pour chaque dollar versé par les pays donateurs à l'IDA, trois dollars vont aux pays pauvres. Environ les deux tiers de l'IDA vont aux pays africains. Pour la prochaine période de trois ans, le Fonds accordera la priorité aux mesures concernant le climat, les femmes et l'égalité des sexes, le développement du secteur privé et la création d'emplois, le soutien aux États vulnérables et la bonne gouvernance financière.
Communiqué de presse du Ministère norvégien des Affaires étrangères daté du 17 avril 2020