La Norvège intensifie ses efforts pour lutter contre les maladies non transmissibles dans les pays à faible revenu

La Norvège versera 133 millions USD supplémentaires pour réduire le fardeau des maladies non transmissibles dans les pays à faible revenu de 2020 à 2024. « Les maladies non transmissibles sont les principales causes de mortalité de notre temps. Comme souvent, ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables dans le monde qui portent le fardeau le plus lourd », déclare le ministre norvégien du Développement international, Dag-Inge Ulstein.

Les maladies non transmissibles (MNT), telles que les maladies cardio-vasculaires, le cancer, le diabète, les maladies respiratoires et les maladies mentales, sont les principales causes de décès et d'invalidité dans le monde. Plus de 15 millions de personnes, ayant moins de 70 ans, meurent chaque année, la majeure partie dans les pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire. Les personnes qui vivent avec des MNT courent également un risque accru de tomber gravement malades ou de mourir de la Covid-19.

« La crise des MNT dure depuis plusieurs décennies. Le nombre de morts augmente d'année en année. Les MNT sont souvent des maladies chroniques, entraînant des coûts de santé élevés pour les individus, les familles et les sociétés. Comme souvent, les personnes en situation de vulnérabilité portent le fardeau le plus lourd », explique Ulstein.

La Norvège a lancé l'année dernière la stratégie « Meilleure Santé, Meilleure Vie » (Better Health, Better Life) pour lutter contre les maladies non transmissibles (MNT) dans le cadre de l'aide internationale au développement. Le Gouvernement norvégien a décidé d'allouer 1,2 milliard NOK supplémentaires (environ 133 millions USD) à ces efforts, de 2020 à 2024.

« Les maladies non transmissibles sont l'une des plus grandes menaces pour la santé au monde, ce qui nous empêche d'atteindre l'Objectif de Développement Durable nº1 : l’éradication de la pauvreté d'ici 2030. Non seulement la pauvreté peut accroître le risque de décès et d'invalidité dus aux maladies non transmissibles, mais nous savons aussi que le développement d'une MNT augmente le risque de tomber dans la pauvreté », poursuit Ulstein.

La stratégie comporte trois points principaux : le renforcement des soins de santé primaires ; la prévention ciblant les principaux facteurs de risque de MNT comme la pollution de l'air, la consommation de tabac et d'alcool ainsi que les régimes alimentaires malsains ; le renforcement des systèmes d'information sanitaire et d'autres biens publics mondiaux pour la santé.

« Ces actions sont également importantes dans la bataille contre la Covid-19. Nous devons renforcer les systèmes de santé dans les pays à faible revenu afin de lutter contre la pandémie. Nous devons prévenir et réduire les risques grâce à des mesures multisectorielles. Et nous devons accroître l'accès aux données et aux informations sur la santé », ajoute Ulstein.

La stratégie soutiendra les cibles de l’Objectif de Développement Durable n°3 visant à réduire d'un tiers les décès prématurés dus aux MNT d'ici 2030 (ODD 3.4), à établir la couverture sanitaire universelle (ODD 3.8) ainsi que la réduction des décès dus à la pollution atmosphérique, le renforcement de la lutte antitabac et la prévention contre la consommation nocive d'alcool.

« La Norvège est le premier pays donateur ayant une stratégie axée sur l'action contre les MNT dans les pays en développement. J'espère que d'autres pays donateurs suivront. Il y a un énorme besoin de financement. Malgré l'énorme charge de mortalité dans les pays à faible revenu et revenu intermédiaire, les efforts visant à lutter contre les MNT ne reçoivent qu'entre 1 et 2 % de l'aide totale allouée au développement relatif à la santé au plan mondial. Le déficit de financement a des conséquences, et trop souvent ce sont les plus vulnérables qui en sont victimes », conclut Ulstein.

Faits et chiffres

  • Les maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires, le diabète et les troubles de santé mentale sont responsables de plus de 70 % de tous les décès dans le monde. En ce qui concerne la santé mentale, ce sont quelque 800 000 personnes qui se suicident chaque année.
  • Bien plus de personnes meurent de maladies non transmissibles chaque année dans le monde que de maladies infectieuses telles que le paludisme, la tuberculose, la polio, le VIH/sida et Ebola.
  • Parmi les décès prématurés liés aux MNT, environ 86 % surviennent dans des pays à faible revenu ou revenu intermédiaire – où les capacités et la sensibilisation aux mesures de prévention et d'accès au diagnostic et au traitement sont insuffisantes. C'est aussi là que nous constatons le taux d'augmentation le plus rapide de la mortalité globale liée aux MNT.
  • Les facteurs de risque de MNT les plus importants sont le tabac, la pollution de l'air, la consommation nocive d'alcool, le manque d'activité physique et une alimentation malsaine avec trop de sel, de sucre, de graisses trans et saturées.
  • Des efforts mondiaux à grande échelle pourraient sauver des millions de vies, contribuer à une meilleure santé des populations et à une croissance économique dans les pays à faible revenu. Cela sera crucial pour atteindre plusieurs des Objectifs de Développement Durable.
  • Actuellement, environ 1 à 2 % de l’aide totale allouée au développement relatif à la santé dans le monde est consacrée à la lutte contre les maladies non transmissibles.