Les nombreuses crises de la faim sont principalement dues à un nombre croissant de conflits armés et à des conditions météorologiques extrêmes résultant du changement climatique. Les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et la forte hausse des prix des denrées alimentaires, des engrais et du carburant observée ces derniers mois en raison de la guerre en Ukraine, intensifient encore la crise.
« La lutte contre la faim et l'amélioration de la sécurité alimentaire sont une priorité de l'action humanitaire norvégienne. Le travail effectué par les Nations unies, le Mouvement international de la Croix-Rouge et d'autres organisations humanitaires est absolument crucial pour sauver des vies humaines », déclare la ministre des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt.
Selon les Nations unies, 828 millions de personnes dans le monde connaissent aujourd'hui une insécurité alimentaire chronique, tandis que 345 millions de personnes dans 82 pays sont en situation d'insécurité alimentaire aiguë. Malgré des budgets humanitaires records, les déficits de financement des opérations d'aide d'urgence de l'ONU et des organisations humanitaires se creusent. Il manque plus de 150 milliards de NOK au programme alimentaire mondial pour mener à bien son programme de distribution de nourriture pour les six prochains mois.
« Le plus inquiétant est que ce ne sont pas moins de 50 millions de personnes dans 45 pays qui sont au bord de la famine. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et assister à cette situation », ajoute la ministre du Développement, Anne Beathe Tvinnereim. « C'est pourquoi le gouvernement prévoit de lancer cet automne une nouvelle stratégie pour la sécurité alimentaire. L'objectif est de contribuer à accroître la sécurité alimentaire locale et nationale en investissant dans les petits producteurs alimentaires, leurs chaînes de valeur et la résilience climatique. »
La guerre en Ukraine exacerbe d'autres crises
« La guerre en Ukraine ne pouvait pas tomber à un pire moment. Dans des pays comme l'Afghanistan, l'Éthiopie, la Syrie et le Yémen, les prix des denrées alimentaires ont atteint des sommets, et le nombre de personnes n'ayant pas un accès sûr à la nourriture était déjà très élevé avant la guerre. Aujourd'hui, le coût lié aux achats et au transport des aliments l’est encore davantage. Je suis profondément préoccupée par l'avenir de millions de personnes », poursuit la ministre des Affaires étrangères Huitfeldt.
Le budget humanitaire norvégien pour 2022 s'élève à un total de 7,8 milliards de NOK – en comptant le premier apport supplémentaire accordé à l'Ukraine. L'effort est concentré sur les pays où il existe d'importants besoins humanitaires non couverts, et repose sur les principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance. La protection des civils contre la violence et les abus est l'une des principales priorités.
« Il est important que les efforts humanitaires en Ukraine ne se fassent pas au détriment des efforts déployés dans d'autres crises humanitaires dans le monde. La guerre en Ukraine contribue à aggraver de nombreuses autres crises humanitaires dans le monde. Nous avons donc veillé à ce que le niveau de soutien humanitaire pour les autres crises soit maintenu », conclut la ministre des Affaires étrangères.