Principales priorités de la Norvège lors de la 74e session de l’Assemblée générale de l’ONU

Mandat de la délégation norvégienne - AGNU 74

La version anglaise/française est une traduction non officielle du texte original norvégien, et est fournie à titre d'information uniquement. En cas de divergence, c’est le texte norvégien d'origine qui prime.

 

Principales priorités :

  1. Promouvoir la candidature de la Norvège au Conseil de sécurité de l’ONU.
  2. Soutenir la coopération internationale contraignante et le système multilatéral.
  3. Renforcer la capacité de l’ONU à prévenir et à résoudre les conflits.
  4. Mettre en œuvre le Programme 2030 en privilégiant en particulier les océans, le changement climatique, l’éducation, l’égalité des sexes, la santé et la mobilisation nationale des ressources.
  5. Consolider les droits de l’homme et l’ordre juridique international.
  6. Renforcer la capacité de l’ONU à prévenir et à répondre aux crises humanitaires, et promouvoir la coopération internationale concernant les réfugiés et les migrants.

Contexte

L’Assemblée générale de l’ONU est l’instance multilatérale la plus représentative au monde pour le dialogue et l’élaboration de politiques. Elle constitue une enceinte unique pour la promotion des intérêts norvégiens, pour la coopération internationale et pour rechercher des solutions aux questions qui revêtent une importance cruciale pour la Norvège, conformément aux directives générales définies dans le livre blanc « Rôle et intérêts de la Norvège dans la coopération multilatérale » (Meld. St. 27 (2018-2019)).

La 74e session de l’Assemblée générale s’ouvrira le 17 septembre 2019 au siège de l’ONU à New York, avec l’investiture du nouveau président Tijjani Muhammad-Bande, originaire du Nigeria. Durant la semaine de haut niveau, dans le cadre du débat général de l’Assemblée générale du 23 au 27 septembre, les chefs d'État et de gouvernement ainsi que des dirigeants de tous les pays du monde seront réunis. Conduite par la Première ministre Erna Solberg, la délégation norvégienne participera au débat général, aux réunions de haut niveau et aux événements parallèles. Une série d’entretiens avec différents pays et organisations sera également organisée.

La 74e session durera jusqu’en septembre 2020. Les négociations au sein de l’Assemblée générale et des six grandes commissions se dérouleront tout au long de la session. La Norvège sera représentée par sa délégation permanente auprès de l’ONU et par des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et d’autres ministères pertinents. Des observateurs du parlement norvégien et des représentants de la société civile norvégienne y participeront aussi. Outre les présentes instructions, plusieurs autres documents spécifiques ont été élaborés, assortis de priorités et d’objectifs détaillés pour les négociations au sein des différentes commissions.

Parallèlement aux travaux de l’Assemblée générale, la Norvège participera de manière active au Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC), qui est l’organe le plus important des Nations Unies pour la définition de la politique de développement. L’ambassadeur de Norvège auprès des Nations Unies préside l’ECOSOC de juillet 2019 à juillet 2020. Durant cette présidence, la Norvège aura pour objectif de renforcer ce volet essentiel du système multilatéral, qui est crucial pour le travail de l’ONU au niveau des pays.

 

  1. Promouvoir la candidature de la Norvège au Conseil de sécurité de l’ONU

Les élections au Conseil de sécurité de l’ONU ayant lieu au cours de cette Assemblée générale, l’objectif le plus important pour la délégation norvégienne cette année sera de recueillir un soutien suffisant des pays membres de l’ONU à la candidature de la Norvège pour la période 2021-2022. Les élections se dérouleront en juin 2020. La Norvège est en concurrence avec le Canada et l’Irlande pour deux sièges revenant au groupe de l’Europe de l’Ouest et autres pays. Cela fera 20 ans que la Norvège a siégé au Conseil de sécurité pour la dernière fois.

Le Conseil de sécurité est le seul organe au monde responsable de la paix et de la sécurité internationales à pouvoir prendre des décisions contraignantes en vertu du droit international. Avec un siège au Conseil de sécurité, le gouvernement norvégien défendra des intérêts nationaux et internationaux

  • en promouvant l’ONU, le droit international et l’ordre multilatéral ;
  • en contribuant à prévenir, atténuer et résoudre les guerres et les conflits ;
  • en assumant sa responsabilité et en consolidant les relations avec les autres pays, à l’intérieur et en dehors du Conseil de sécurité.
  1. Soutenir la coopération internationale contraignante et le système multilatéral

La coopération internationale est primordiale pour la sécurité, l’économie et le bien-être de la Norvège. Nous constatons un moindre recours aux organisations multilatérales pour résoudre les défis communs par des compromis et une coopération, alors que le monde fait face à des défis mondiaux considérables qu’aucun État n’est capable de résoudre seul. L’ONU doit s’adapter à cette réalité. Un objectif central de la politique étrangère du gouvernement norvégien est donc de soutenir la coopération internationale contraignante et le système multilatéral afin d’être plus à même de gérer les problèmes communs et de défendre les intérêts norvégiens et mondiaux.

  • La Norvège appuiera la mise en œuvre des résolutions adoptées par l’Assemblée générale en vue de réformer la gestion de l’ONU, le pilier « paix et sécurité » de l’ONU et le système des Nations Unies pour le développement. Dans ce contexte, la Norvège s’attachera à améliorer le financement de l’ONU et la délégation travaillera pour une plus grande cohérence des trois piliers de l’ONU paix et sécurité, droits de l’homme et développement.
  • La délégation visera une gestion des institutions de l’ONU axée sur les résultats et veillera à ce que l’organisation dispose d’une base financière et d’une flexibilité suffisantes pour remplir son mandat. La délégation œuvrera d’autre part en faveur d’une gestion efficace des ressources de l’ONU.
  • La délégation préconisera une coopération efficace transcendant les divisions traditionnelles et régionales au sein de l’Assemblée générale. Par une diplomatie constructive de rapprochement et d’écoute, la délégation facilitera des solutions satisfaisantes pour tous.
  • La délégation s’efforcera de consolider les relations entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité et encouragera la réforme du Conseil de sécurité et une plus grande transparence des travaux de celui-ci.
  • Les Nations Unies fêteront en 2020 leur 75e La délégation contribuera à cette occasion à la réussite de l'organisation de sa célébration.

 

  1. Renforcer la capacité de l’ONU à prévenir et à résoudre les conflits

La Norvège renforcera la capacité de l’ONU à prévenir et à résoudre les conflits en vue de contribuer à un développement pacifique et durable. L’ONU doit concentrer ses efforts dans les pays et les régions très vulnérables, et ces efforts doivent être cohérents et coordonnés. Pour obtenir les meilleurs résultats, une coopération avec d’autres institutions multilatérales comme la Banque mondiale et les banques régionales de développement est nécessaire.

  • La large participation de la Norvège aux efforts de paix et de réconciliation lui a apporté une expérience précieuse et une position unique. La délégation contribuera au dialogue entre les parties aux conflits et d’autres acteurs.
  • La Norvège préside le Comité spécial de liaison pour la coordination de l'assistance internationale aux Palestiniens (AHLC), dont la tâche principale est de jeter les bases d’un futur État palestinien indépendant. L’ONU est un partenaire crucial dans ce travail, et la réunion ministérielle annuelle du comité se tient à New York au cours de la semaine de haut niveau. L’AHLC est le seul mécanisme international dont les partenaires et les donateurs se réunissent régulièrement pour discuter de mesures susceptibles d’améliorer les perspectives d’une solution négociée à deux États. La délégation veillera à la poursuite et au renforcement de ce travail.
  • La Norvège accorde une grande priorité aux efforts liés aux femmes, à la paix et à la sécurité. La délégation s’efforcera d’augmenter la part des femmes participant aux opérations de paix de l’ONU, en tant que civiles ou militaires et à tous les niveaux. La délégation œuvrera pour accroître la participation des femmes aux processus de paix et pour prendre en compte la problématique hommes-femmes dans le travail en faveur de la paix et de la sécurité, en encourageant les pays à s’engager en faveur d’actions concrètes.
  • L’Assemblée générale est une enceinte cruciale pour les efforts de désarmement. La Norvège défend activement cette cause et les processus susceptibles de rapprocher les points de vue des pays. Elle a récemment présidé un groupe d’experts intergouvernemental de l’ONU qui a présenté un rapport reconnaissant l'importance capitale de la vérification du désarmement pour obtenir et conserver un monde sans armes nucléaires. Le développement de mécanismes de vérification multilatéraux crédibles est donc vital pour promouvoir le désarmement. La délégation contribuera à négocier une nouvelle résolution s’appuyant sur les travaux du groupe d’experts et permettant de lancer les futurs efforts de vérification du désarmement dans le cadre des Nations Unies. Les organisations régionales ont un rôle majeur à jouer dans le maintien de la paix et de la sécurité, comme le souligne la Charte de l’ONU. Le partenariat entre l’ONU et l’Union africaine (UA) est particulièrement important à cet égard. La délégation travaillera activement au renforcement de ce partenariat, surtout dans le domaine de la paix et de la sécurité.
  • La délégation s’efforcera, en particulier avec les petits États insulaires, de mieux faire comprendre l'importance des questions liées aux océans et au changement climatique pour la paix et la sécurité internationales.
  • La Norvège s’emploie à améliorer l’efficacité et la coordination des opérations de paix de l’ONU. L’initiative du Secrétaire général « Action pour le maintien de la paix (A4P) » relance les efforts pour mettre en œuvre les recommandations de 2015 du Groupe indépendant de haut niveau chargé d'étudier les opérations de paix. La délégation continuera d’apporter son soutien actif à cette initiative, notamment par le biais du Groupe des Amis des opérations de paix.
  • La délégation participera activement aux efforts de l’ONU pour lutter contre le terrorisme international et l’extrémisme violent. La prévention de ce dernier est une priorité.
  • La criminalité transnationale organisée représente un défi pour la politique de développement comme pour la politique de sécurité. Les réseaux criminels jouent souvent un rôle moteur et constituent des sources de financement dans les conflits. La délégation encouragera des mesures ciblées visant à identifier et à combattre ces réseaux.
  • La délégation s’efforcera de maintenir le consensus international sur l’application du droit international au cyberespace, conformément aux rapports du Groupe d’experts gouvernementaux sur la cybersécurité nommé par l’ONU. Les avancées dans ce domaine doivent reposer sur un consensus et sur les recommandations précédemment adoptées par le groupe d’experts. La délégation appuiera les efforts de l’ONU pour mieux faire comprendre l’application du droit international au cyberespace.

 

  1. Mettre en œuvre le Programme 2030 en privilégiant en particulier le changement climatique, les océans, l’éducation, l’égalité des sexes, la santé et la mobilisation nationale des ressources

Le Programme 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable pour la réalisation de cette initiative ambitieuse ont été adoptés par les États membres de l’ONU en 2015. Le Programme 2030 est une feuille de route internationale pour un développement durable dans l’intérêt de tous. Fondé sur les droits de l’homme universels, il oblige les États à ne laisser personne de côté. Priorité doit donc être donnée à un développement qui bénéficie aux personnes vulnérables et marginalisées.

La Norvège est un partenaire important pour l’ONU et les pays en développement dans les efforts pour mettre en œuvre le Programme 2030. Le Secrétaire général de l’ONU a confié à la Première ministre Erna Solberg un rôle international de premier plan eu égard aux objectifs de développement durable. La Norvège contribue financièrement aux fonds, aux programmes et aux agences spécialisées de l’ONU en fournissant un financement de base aux fonds des banques de développement pour les pays les plus pauvres, et par une coopération bilatérale. La Norvège mettra à profit sa présidence de l’ECOSOC en 2019-2020 pour contribuer au suivi global du Programme 2030 et des objectifs de développement durable.

Pour arriver à réaliser l’ensemble des 17 objectifs de développement durable, nous devons développer encore les partenariats mondiaux et renforcer la coopération avec le secteur privé et la société civile, ainsi qu’avec les pays et les partenaires avec lesquels nous n’avons pas coopéré auparavant de manière aussi étroite.

  • La délégation s’efforcera toujours d’intégrer les droits de l’homme à la mise en œuvre du Programme 2030, en se concentrant en particulier sur les objectifs généraux de ne laisser personne de côté et de promouvoir la participation et les droits des femmes. D’autre part, les groupes vulnérables comme les enfants, les minorités religieuses, les populations autochtones, les personnes handicapées et les minorités sexuelles feront l’objet d’une attention particulière.
  • La délégation cherchera à accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable au moyen d’engagements politiques, de priorités stratégiques et de partenariats constructifs.

Elle s’efforcera en particulier d’assurer de bons résultats dans les domaines ci-dessous.

Le changement climatique – une menace pour la lutte contre la pauvreté et pour les sociétés pacifiques

La coopération internationale a débouché sur la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992, l’Accord de Paris de 2015 et le Programme 2030. La Norvège doit exploiter ce cadre réglementaire de manière optimale. Les changements climatiques frappent le plus durement les plus vulnérables et peuvent nuire à la lutte contre la pauvreté. On assiste à une reconnaissance croissante que les changements climatiques représentent un défi pour la sécurité et une cause sous-jacente de conflit.

  • Un sommet sur l’action pour le climat sera organisé au cours de la semaine de haut niveau. En privilégiant les domaines où la Norvège est dans une position particulièrement favorable pour exercer une influence, la délégation œuvrera pour un résultat politique qui renforce l’engagement des leaders mondiaux et leur volonté d’assumer des obligations. L’impact des changements climatiques sur les océans est un dossier prioritaire.
  • La délégation s’efforcera de placer l’adaptation au climat et la prévention des catastrophes naturelles sur l’agenda international.
  • La délégation apportera son soutien à l’action du Secrétaire général dans le domaine du changement climatique.
  • La réunion de haut niveau destinée à examiner à mi-parcours les progrès accomplis sur les Orientations de Samoa est importante pour la Norvège. La délégation contribuera aux efforts pour rendre les petits États insulaires en développement plus résilients face aux changements climatiques et pour leur permettre de développer des compétences pour gérer les crises.
  • La délégation encouragera un redoublement des efforts pour éradiquer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une production alimentaire durable.

 

Des océans propres et sains – une condition indispensable à la survie humaine

Les questions liées au droit de la mer et à la gestion des océans revêtent une importance cruciale pour la Norvège. La Convention de l’ONU sur le droit de la mer offre un cadre pour la coopération internationale sur la protection et l’utilisation durable des océans et des ressources marines. Dans plusieurs parties du monde, les pressions sur le milieu marin et les ressources marines sont croissantes. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée, ainsi que certaines formes de subventions à la pêche, engendrent une surpêche. Les négociations en vue d’un nouvel accord, dans le cadre de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer, relatif à la conservation et à l'exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale constituent une grande priorité pour la Norvège.

Les déchets marins, les plastiques et les microplastiques menacent de détruire le potentiel énorme des océans. La Norvège participe à l’initiative de la présidente de la 73e session de l’Assemblée générale de lutter contre les déchets plastiques dans les océans et est un contributeur majeur à l’action de la Banque mondiale pour combattre les déchets marins. La Première ministre préside le groupe de haut niveau sur l’économie durable des océans, composé de chefs de gouvernement de plusieurs États côtiers à travers le monde. Ce groupe coopèrera étroitement avec l’ONU et avec d’autres initiatives internationales en faveur concernant les océans. La tenue de la conférence « Notre Océan » en Norvège en octobre prochain constituera une importante contribution aux efforts en amont de la conférence de l’ONU sur les océans en 2020.

  • La délégation veillera à ce que les recommandations du groupe de haut niveau sur l'économie durable des océans soient correctement intégrées à l’agenda de l’ONU.
  • La délégation contribuera à une meilleure compréhension internationale de l’importance économique des océans ainsi que de la nécessité d’exploiter durablement les ressources marines et d’avoir des océans propres et sains susceptibles de créer de la valeur. Il est important, lorsque de nouvelles industries sont créées, que les femmes aient les mêmes opportunités que les hommes d’y contribuer et d’en profiter.
  • La délégation cherchera à renforcer et à développer le droit de la mer pour qu’il serve de base à une exploitation durable des ressources et à une bonne gestion des océans.

 

L'égalité des sexes – pour promouvoir un bien-être accru et la démocratie

La Norvège s’attache à mieux faire comprendre le bénéfice qu’apportent à la société une participation et une influence plus grandes des femmes et des filles. Il faut mettre fin au mariage des enfants, à la violence, à la privation de droits et au faible niveau d’autodétermination des femmes et des filles. Et le potentiel considérable que représente la participation de celles-ci à la société et à l’économie doit être exploité. Au niveau international, les efforts en faveur de l'égalité des sexes sont, de plus en plus, perçus comme une piste majeure pour relever plusieurs des principaux défis auxquels le monde est confronté, notamment dans les domaines du changement climatique, de l'économie et de la santé. En même temps, nous constatons parfois une opposition vigoureuse, surtout à l’égard de la santé sexuelle et génésique des femmes et de leurs droits. Un travail ciblé et la création d’alliances sont donc nécessaires. L'égalité entre les sexes constitue à elle seule un objectif de développement et est une priorité de la Norvège.

  • La délégation œuvrera pour que les questions de genre et les droits des femmes soient intégrés aux efforts pour réaliser le Programme 2030 et encouragera l’adoption de décisions contraignantes dans ce domaine au sein de l’Assemblée générale.
  • La délégation s’efforcera d’améliorer l’accès des femmes et des filles à l'éducation et aux services de santé, notamment aux services de santé sexuelle et génésique, en particulier dans les régions touchées par les crises et les conflits.
  • La délégation accordera également la priorité au travail destiné à promouvoir la participation des femmes au monde du travail et aux affaires, et dans la vie politique et la gouvernance.

 

L’éducation – une condition du développement social et économique

La Norvège soulignera l'importance fondamentale d’une éducation appropriée et de haute qualité pour tout développement social et économique. La priorité est donnée à une éducation de qualité, à l'éducation des filles, à l’éducation en temps de crise et de conflit, à la formation professionnelle et à l’investissement dans le secteur. La Norvège joue un rôle prépondérant dans la promotion de l’innovation et de l’utilisation des technologies pour assurer l’éducation pour tous. La Norvège copréside également le Groupe des Amis de l'éducation et de l’apprentissage tout au long de la vie. Les fonds, les programmes et les organisations de l’ONU constituent des canaux importants pour l’aide norvégienne au secteur de l'éducation.

 

  • La délégation promouvra la coopération et la coordination entre organisations, fonds et programmes dans le but d’optimiser l’efficacité de l’aide à l'éducation.
  • La délégation continuera de veiller à ce que l’éducation occupe une place prioritaire dans l’agenda de l’ONU et à ce que les États membres honorent leurs engagements, notamment pour ce qui est de l’accès à l’éducation pour tous et de la mobilisation nationale des ressources en faveur de l’éducation.
  • La délégation s’efforcera de renforcer la coordination entre l’aide humanitaire et les efforts de développement à long terme dans le secteur de l'éducation, et soulignera l’importance de l'éducation dans les situations de crise et de conflit.
  • La délégation accordera la priorité à l'éducation inclusive, notamment à l’éducation des enfants et des jeunes handicapés.

 

La santé – une condition du développement durable

Les fonds, les programmes et les organisations de l’ONU constituent des canaux et des partenaires importants pour l’aide norvégienne au secteur de la santé. Le secteur de la santé ne peut pas être considéré indépendamment des autres secteurs, qui ont un rôle essentiel à jouer pour une bonne nutrition et pour la sécurité alimentaire. La gestion des ressources marines offre un potentiel considérable à cet égard.

  • La délégation veillera à assurer aux enfants et aux jeunes l’accès aux services de santé et préconisera des mesures susceptibles de réduire les agressions et le harcèlement sexuels, en particulier lors des crises humanitaires et des conflits.
  • La délégation travaillera par-delà les groupes régionaux afin de permettre la définition de normes et de règles internationales, la collecte de fonds et la protection des biens publics mondiaux.
  • La délégation contribuera au bon déroulement de la réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle au cours de la semaine de haut niveau et aux actions menées dans le prolongement de la réunion. La Norvège participe à un groupe interrégional consacré à la santé comme bien public mondial et question de politique étrangère importante.

La mobilisation nationale des ressources – la clef du financement des objectifs de développement durable

On estime que la mobilisation nationale des ressources doit représenter près de 90 % du financement total pour que plusieurs des principaux objectifs de développement durable puissent être atteints. Utilisée avec discernement pour accroître la mobilisation nationale des ressources, l’aide peut engendrer une hausse considérable des revenus, renforcer le sentiment d’appropriation au niveau national et augmenter le financement public durable.

Pour parvenir à combattre la corruption et les flux de capitaux illicites, et pour améliorer les recettes fiscales dans les pays pauvres, il faut une action mondiale coordonnée pour optimiser les règles fiscales, agir contre le blanchiment de capitaux et lancer des enquêtes et des poursuites pénales en cas de corruption.

La Norvège jouera un rôle notable lors des discussions sur le financement du développement au cours de l’Assemblée générale, notamment durant le dialogue de haut niveau qui sera organisé sur ce dossier.

  • La délégation contribuera à l’application de l’agenda d’Addis-Abeba sur le financement du développement, en privilégiant les thèmes importants comme les flux de capitaux illicites et la lutte contre la corruption.
  • La délégation soulignera la nécessité de recourir à des pratiques d’emprunt et de prêt responsables pour ne pas compromettre la réalisation des objectifs de développement durable par de nouveaux problèmes d’endettement.
  • La délégation mettra en avant le rôle et la contribution des femmes dans la croissance économique.

 

  1. Consolider les droits de l’homme et l’ordre juridique international

L’année 2018 a marqué le 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme et le 20e anniversaire de la déclaration de l’ONU sur les défenseurs des droits de l'homme. Le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques fondamentaux est au cœur de l’action de la Norvège. La liberté d’expression et la liberté de la presse sont aujourd’hui mises à rude épreuve et, dans plusieurs pays, la société civile et les défenseurs des droits de l’homme se trouvent dans une situation de plus en plus difficile. Les droits des femmes sont menacés par des groupes qui souhaitent revenir sur les avancées obtenues depuis la première conférence mondiale sur les femmes en 1975. L’ordre juridique international fournit un cadre clair et prévisible pour l’utilisation de la force et le respect des droits de l'homme. Le mandat et la position unique de l’ONU confèrent à cette organisation mondiale une responsabilité particulière pour empêcher que soient sapés les progrès réalisés depuis plusieurs décennies sur le plan de la démocratie, des droits de l’homme, du développement et de la coopération internationale.

 

  • La délégation poursuivra ses efforts pour protéger et promouvoir la liberté d’expression et la liberté de religion et de croyance.
  • La délégation œuvrera pour que les droits des femmes dans le monde ne soient pas compromis. Il est particulièrement important de protéger les droits et la santé sexuels et génésiques des femmes.
  • L’Assemblée générale de cette année marque le 30anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant. La délégation veillera à une célébration réussie de cet anniversaire et s’efforcera de mobiliser un soutien en faveur des droits de l’enfant.
  • La délégation poursuivra ses efforts pour assurer le respect du droit international et promouvoir un ordre juridique international. Elle appuiera l’action en faveur d'un ordre mondial basé sur les principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans le droit international. La délégation se fixera en particulier les priorités suivantes :
  • continuer de combattre l’impunité et, comme les années précédentes, affirmer la volonté de la Norvège de participer aux discussions concernant une nouvelle convention sur la responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies. Au nom des pays nordiques, elle proposera à nouveau de publier les noms des États qui ne donnent pas suite aux demandes de l’ONU d'établir la compétence à l’égard des infractions commises par leurs ressortissants alors qu’ils sont en mission pour l’ONU afin de pouvoir les poursuivre ou les extrader à des fins de poursuites pénales ;
  • continuer d'œuvrer activement afin d’achever le travail en faveur d’une convention générale sur le terrorisme international ;
  • prendre une part active aux discussions sur la compétence universelle pour empêcher que les débats échouent ou nuisent à la possibilité d’empêcher et de sanctionner les infractions les plus graves ;
  • soutenir, cette année aussi, les travaux de la Commission du droit international (CDI) concernant les crimes contre l’humanité.
  • La délégation veillera à ce que la Norvège conserve un rôle clef dans les efforts de l’ONU pour développer le cadre normatif pour la protection et la promotion des droits de l’homme.
  • La Norvège sera en première ligne des efforts pour permettre aux représentants de la société civile de participer réellement aux travaux et aux processus de l’ONU. La délégation veillera à ce que la Norvège continue de jouer un rôle de premier plan dans les négociations concernant les résolutions sur les défenseurs des droits de l’homme.

 

  1. Renforcer la capacité de l’ONU à prévenir les crises humanitaires et à y faire face, et promouvoir la coopération internationale concernant les réfugiés et les migrants

La Norvège préconisera le respect des principes d’humanité, d'impartialité, de neutralité et d’indépendance dans les efforts pour aider et protéger les personnes ayant besoin d’assistance humanitaire.

  • La délégation accordera la priorité au travail de réforme du système humanitaire des Nations Unies, afin qu’il soit mieux financé, plus efficace et mieux adapté aux défis auxquels le monde est confronté.
  • La délégation plaidera pour développer la coopération de l’ONU avec d’autres institutions multilatérales en vue de mieux coordonner les interventions d’urgence à court terme et les efforts de développement durable à long terme. Les banques de développement multilatérales jouent un rôle important à cet égard.
  • L’Assemblée générale de l’ONU a adopté en 2018 un pacte mondial sur les réfugiés. La délégation œuvrera pour une action plus efficace et coordonnée en faveur des réfugiés, conformément à la Convention relative au statut des réfugiés et au pacte mondial.
  • La délégation continuera de travailler dans le cadre du pacte mondial sur les migrations et contribuera aux processus s’attaquant aux causes sous-jacentes des exodes et des migrations.
  • La Norvège préconisera au sein de l’ONU une protection renforcée des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et contribuera à des solutions durables. La Norvège a pris l’initiative d’un groupe de haut niveau sur les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. La délégation en suivra l'évolution durant la 74esession de l’Assemblée générale de l’ONU.
  • La délégation encouragera l’innovation humanitaire et de nouvelles méthodes de travail qui donnent une réponse plus efficace et de meilleurs résultats pour les personnes touchées par une crise.
  • La délégation œuvrera pour une protection renforcée lors des crises et des conflits, en privilégiant la protection des enfants et des jeunes, la lutte contre la violence sexuelle et sexiste, la protection des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et la protection contre les armes et les explosifs avant et après les conflits.